jeudi 21 mars 2013

Julian Assange: "Obama est un cyberterroriste"



A 41 ans, cet Australien est passé en quelques mois du statut de simple programmeur informatique surdoué à celui d'ennemi des Etats-Unis: depuis juillet 2010, WikiLeaks, le site Internet qu'il a fondé, a dévoilé des centaines de milliers de télégrammes diplomatiques américains et de documents confidentiels en tout genre. Voilà neuf mois que Julian Assange vit reclus dans l'ambassade d'Equateur à Londres, afin de ne pas être extradé par les autorités britanniques vers la Suède, où il est accusé de viol. Dans son ouvrage, il appelle les citoyens à se défendre contre la disparition progressive de leur intimité, que les réseaux sociaux et Internet auraient rendue accessible aux grandes entreprises et aux Etats. Coécrit avec l'Américain Jacob Appelbaum, figure du logiciel libre, l'Allemand Andy Muller-Maguhn, porte-parole du Chaos Computer Club, le plus grand regroupement de hackers européens, et le Français Jérémie Zimmermann, de la Quadrature du Net, une association libertaire, s'agit-il d'un cri d'alarme salutaire... ou d'un délire paranoïaque?  

Pour avoir fourni des documents militaires à WikiLeaks, le soldat Bradley Manning est inculpé. Vous-même êtes cloîtré dans une ambassade. Avez-vous perdu votre guerre?
 Non, nous l'avons gagnée. Rappelez-vous, les Etats-Unis ont fait une déclaration publique très précise à notre sujet. Le procureur des armées, Joe Morrow, a expliqué en 2010 que leur objectif était de détruire toutes les publications passées concernant des informations militaires diffusées par WikiLeaks et d'empêcher la parution de nouvelles. Trois ans plus tard, non seulement, rien n'a disparu, mais nous avons poursuivi nos opérations. Le monde entier nous le demandait et nous avons répondu présent. Les Etats-Unis ont échoué sur toute la ligne. Quant à Bradley Manning, dans toute l'histoire américaine, jamais un soldat n'avait été placé en détention si longtemps sans être jugé. Je pense qu'il s'en sortira.
 Comment faites-vous pour vivre ainsi reclus, tout en continuant vos activités?
Cela pose quelques problèmes, mais cette situation est le fruit d'un choix stratégique. Elle me laisse une grande liberté pour m'organiser et mener notre combat contre le département de la Défense américain. Mes journées, comme cela a toujours été le cas, se partagent entre mon travail, la liberté que je dois défendre, mes équipes, mon organisation et la recherche de ressources. Je veille à ce que notre contribution à l'Histoire ne s'arrête pas là.
 Les Etats-Unis ne veulent pas non plus relâcher la pression. Le vice-président Joe Biden vous a comparé à un cyberterroriste...
  Joe Biden et Barack Obama sont des cyberterroristes. Pas moi. Ce sont bien eux qui ont ordonné des attaques informatiques contre les installations nucléaires iraniennes grâce au virus Stuxnet, qu'ils ont financé et développé. De par sa puissance financière et technologique, la National Security Agency est la plus grande et la plus sophistiquée des institutions jamais créées à ce jour, dans le seul but de mettre sur pied des actions de ce genre.  
Vous arrive-t-il de regretter votre action? 
  Jamais. (...)

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