dimanche 18 mai 2014

La Russie se déleste de ses bons du trésor américain

Les menaces de sanctions financières à l’égard de Moscou se sont intensifiées - Shutterstock

En mars, la Russie a cédé un cinquième de son stock d’emprunts du Trésor américains, alors qu’augmentaient les menaces de sanctions contre Moscou, sur fond de crise ukrainienne.

Les stocks d’emprunts d’Etat américains détenus à l’étranger font l’objet de mouvements inhabituels depuis plusieurs mois. Les derniers chiffres du Trésor montrent que la Russie a réduit son exposition à la dette américaine de 126,2 milliards de dollars à 100,4 milliards en mars. Moscou s’est donc délesté d’un cinquième de ses réserves en seulement un mois.
Moscou a ainsi été le plus gros vendeur de titres américains sur cette période, qui correspond à l’intensification des menaces de sanctions financières contre le pays, dans le contexte de la crise ukrainienne. En l’espace de six mois, la baisse est encore plus impressionnante  : la Russie s’est délestée de presque 50 milliards de dollars d’emprunts américains.
Fin février, de mystérieux mouvements avaient déjà attiré l’attention des spécialistes. La Belgique, devenue le troisième créancier des Etats-Unis, détenait 341,2 milliards de dollars d’emprunts d’Etat américains , soit l’équivalent de 70 % de son PIB. Certains soupçonnaient la Russie d’avoir transféré une partie de ses réserves vers Euroclear, l’un des principaux dépositaires de titres, basé à Bruxelles. Par ce biais, Moscou aurait protégé ses actifs d’un éventuel gel. Mais rien n’a permis de le prouver. D’autres y voyaient plutôt la main de Pékin.
La Belgique, qui est un centre financier important au niveau mondial, a en tout cas confirmé sa place de troisième plus gros détenteur de dette américaine en mars  : son exposition est passée de 341 milliards à 381 milliards de dollars. En décembre, le pays était quatrième et en novembre, sixième.
Les deux principaux créanciers des Etats-Unis restent la Chine (1272 milliards de dollars) et le Japon (1200 milliards). La France est loin derrière, avec seulement 57 milliards de dollars de réserves placées en emprunts du Trésor américains.
Les Echos

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